Milow défonça la porte comme une conne, LOL. Plus sérieusement, Milow entra dans la chambre de Mily doucement, soigneusement, sans mouvements trop brusques . Avant d'y venir elle était dans la sienne; déballant les quelques cartons où elle avait rangé ses affaires. D'ailleurs, la chambre était minuscule. Milow était habituée à des pièces de, au minimum, cinquante mètres carrés, ornées de tableaux de grande valeur, sans oublier des lustres pendant au plafond ainsi qu'une décoration du style baroque ou design; au choix. Après avoir terminé de vider les cartons, elle s'assit sur son lit lourdement. Qu'avait-elle à faire maintenant? À quoi sert-il d'emménager des une maison commune avec plusieurs colocataires si ce n'est que pour s'ennuyer? Il est vrai qu'elle n'habitait pas qu'ici. Cette maison était plutôt son «deuxième chez soi» puisqu'à son habitude elle ne sortait pas du complexe hôtelier, vous savez bien.. là où tout coûte une fortune. Mais elle s'était dit que, faire quelques rencontres et changer d'espace, c'était pas si mal. Bref, elle sortit de sa chambre en quête de «rencontre de colocataires». Disons qu'il était bon de savoir qui était sous le même toi qu'elle. Le couloir des chambres sentait encore la peinture, celui-ci avait été refait récemment pour l'ouverture de la maison. Elle inspecta toutes les portes des chambres. Toutes étaient closes. C'était très silencieux, beaucoup trop même. Elle respira fort tout en retirant la poussière de sa robe baby-doll puis toqua à la chambre voisine, en l'occurrence celle de Mily, puis entra sans attendre d'avoir une permission. Elle n'aimait pas la politesse malgré le fait d'être gosse de riche.

C'est ainsi qu'elle se retrouva plantée là, au palier de la chambre de Mily.

- Salut.. heum, elle pencha la tête pour regarder l'écriteau inscrit sur la porte pour se rappeler du prénom de la jeune fille, Mily! C'est bien ça? dit-elle en souriant. Je suis de la chambre d'à côté. Je me disais que ce serait bien d'apprendre à se connaître.

- Excuse-moi, je ne me suis pas présentée: Milow. Enchantée Mily, dit-elle avec un grand sourire.

Milow n'avait pas pris le temps de regarder où elle se trouvait vraiment. Elle observa la chambre de tous les recoins. Les lustres brillaient et le canapé en cuir faisait bonne impression. Tout cet ameublement devait lui avoir coûté une fortune. Enfin, elle connaissait ce genre de personne qui aimait le propre, le luxe et que ça brille. Elle en faisait d'ailleurs parti. «On va bien s'entendre..» se disait Milow tout en balayant du regard la pièce.

- Très joli décoration; j'aime beaucoup, rajouta-t-elle en appréciant ce qui l'entourait. Elle ramassa un coussin délaissée par terre et le mit sur le canapé de Mily, répétant ainsi ses gestes. Peut-être qu'elle ne lui était pas d'un grand aide mais c'était déjà ça. Je te dérange pas? demanda-t-elle en se mordillant les lèvres. C'est vrai, peut-être que sa présence la dérangeait puisqu'elle était occupée.

Lorsque Mily lui fit part qu'elle n'était d'aucun dérangement, Milow fut rassurée. Elle n'aimait pas s'imposer aux personnes qu'elle connaissait mal, s'inviter chez les autres la dérangeait.. ou du moins ça dépend de son humeur très lunatique. Apparemment, sa colocataire avait l'air plutôt sympathique en son genre. Tant mieux; car Milow ne faisait pas de cadeaux à ceux ou celles qui la dérangeaient. De toute façon, il était rare pour elle de ne pas apprécier les personnes dont les mots «luxe», «richesse», «fortune» et «valeur» faisaient partit de leur langage courant. Elle les voyait comme.. des cousins éloignés? Comme s'ils étaient de la même famille, enfin en quelques sortes. Et puis.. ça l'est en partie: Those who are fortune, son organisation privée : unie et soudée pour ce qu'ils sont et leur goût pour ce qui est cher.

- Tu as de bons goûts, dit-elle en la félicitant d'un sourire. Les miens sont.. similaires aux tiens, si tu vois ce que je veux dire. J'adore être entourée de tout ce qui résonne avec «luxe», elle passa sa main sur son magnifique canapé en cuir, dans ce style, souffla-t-elle tout en jouant avec son sautoir en argent décoré de quelques perles d’eau douce nacré-rose..

La jeune fille fut allusion à sa tenue. Milow baissa les yeux pour jeter un coup d'œil à sa robe baby-doll et ses low-boots en daim de Gérard Darrel, sympathique marque parisienne de haute-couture. Pour Milow, la tenue qu'elle portait aujourd'hui même était simpliste. Elle avait peur de tâcher ses plus belles robes avec la peinture fraîche des pièces récemment repeintes de la maison. Elle avait donc opté pour cette mini-robe baby-doll noir qu'elle avait sortie de son dressing ce jour-même, après l'avoir délaissée pendant trois mois.. ou plus!

- Riche, ce n'est peut-être pas même le mot, sortit-elle avec un sourire au coin des lèvres. «Oups!» se dit-elle. C'était peut-être un peu trop de dire ça? Oh, ce n'est que la vérité, non? Elle regarda Mily mettre le joli bouquet de roses parfaites dans un vase qui devait valoir.. une centaine de millier? J'imagine que toi aussi tu es.. fortunée, multimilliardaire, aisée, bourgeoise, richarde et cossue? dit-elle en levant un sourcil. Après avoir enfilé cette série de synonyme pour «riche», elle fit un petit rire et baissa la tête. Désolé si tu me vois mal.. vu la façon avec laquelle je parle. Enfin, j'assume totalement le fait d'être née avec une petite cuillère en argent dans la bouche, dit-elle naturellement en remettant sa bague en or blanc, recouverte d'un pavage de diamants. Prix? 20 000. En euros bien sûr. Chaque fois qu'elle regardait cette bague, elle se disait à quel point elle n'aurait jamais pu résister à l'acheter lorsqu'elle observait la vitrine du bijoutier.