Les rayons du soleil couchant (purré quc'est beau.)

Contrairement à beaucoup d'habitants, Milow n'aimait pas énormément la plage. Certes, elle se croyait dans un film en regardant le couché de soleil, bercée par le doux bruit des vagues. L'odeur du sable lui enflait les narines et les rayons du soleil couchant éclaircissaient ses grands yeux dorés-verts. Tout était si paradisiaque et romantique, comme dans les films hollywoodiens. Mais ce n'était pas assez pour lui plaire. Le vent la décoiffait et le sable se coinçait entre les plis volantés de sa robe de créateur. «Pourquoi ai-je mis une robe aussi gênante?» se disait-elle en ronchonnant. La réponse était simple, et elle-même la connaissait. Milow aimait le luxe, c'est tout. Jamais elle n'enfilait un petit débardeur et simple jean aux couleurs délavées - sauf les jeans Diesel, du moins s'ils provenaient de Paris -. Elle optait plutôt pour les vêtements à grandes valeurs en rajoutant quelques bijoux si possible brillants. Comme aujourd'hui: cette fois-ci, elle portait une robe très courte qui lui arrivait en haut des cuisses. Elle était beige très clair, presque blanche. On aurait pu la confondre avec de la crème. Ensuite, elle avait un décolleté plongeant, même très plongeant, puis elle était volantée. C'était une robe Isabel Marant, d'une collection été qualifiée «luxueuse», exactement ce qui lui plaisait.
Le moindre dérangement, Milow ne l'appréciait pas. Habituellement, elle avait plusieurs domestiques qui s'occupaient d'elle au complexe hôtelier; généralement elle n'en sortait pas. Pourquoi se tenait-elle debout sur le sable humide de la plage Waïkiki? Elle voulait essayer de sortir un peu, de changer d'espace& d'environnement; différent du complexe hôtelier où elle se prélassait toute la journée. Mais à chaque fois qu'elle tentait un nouveau lieu, que ce soit plage, forêt ou d'autres encore, elle se disait «J'aurai mieux fait de rester chez moi.». Le complexe hôtelier était vraiment son chez soi. Tout y brille, tout y est luxueux, tout lui plaît inlassablement.

Après dix ou quinze bonnes minutes de contemplations, elle observait toujours le paysage. Mais peut-être était-il temps de rentrer. Elle retira le sable coincé dans sa robe et remit sa mèche de cheveux correctement, puis elle se retourna. Là, elle y aperçu une silhouette.

Cappie avait décidé d'aller en cette belle soirée d'été à la pêche aux moules. Rien de mieux que la plage pour cette activité. Elle avait prévu par la suite d'aller Neptune Beach Club. Bref, une soirée " plage " en quelque sorte. Seule certes, mais peut-être que la jeune femme allait rencontrer quelqu'un en chemin. Cappie avait donc laissé ses colocataires à la maison pour sa soirée. La plage n'étant qu'à quelque mètre de sa demeure, elle n'eut pas le besoin d'emprunter la voiture de Vintage, la sienne étant au garage. Car oui, il y a à peine jours, un chauffard lui était rentré dedans, mais quand elle découvrit le chauffard en question, on peut dire que tous les deux eut recours à un arrangement assez... bref, passons, un simple rendez-vous au restaurant rien de plus ! Une fois à la plage, elle installa son matériel " à moules " et attendit sagement. C'est alors qu'en regardant autour d'elle si un marchand de glace ne passait pas la par hasard et remarqua un visage familier. En fronçant des yeux elle reconnu très vite milow. Sans hésiter elle leva les mains en l'air et agita dans tous les sens ses bras de façon à ce que Milow la remarque. Enfin, elle la vit lui sourire et marcher en direction de la jeune femme. Une fois là, les deux jeunes femmes s'échangèrent la bise et Milow s'installa aux côtés de Cappie.

dit-elle sur le ton de la rigolade. Cappie se souvient encore des après-midi qu'elle passait avec son ami à draguer les surfeurs de la plage.

Au départ, la silhouette ne lui était pas familière. Peu après, elle aperçu le visage de la personne en question: Cappie. Elle la connaissait bien. Elle lui sourit tout en lui échangeant la bise. Puisque Cappie était là, autant rester à la plage, bien que le sable lui était toujours aussi désagréable - que ce soit pour sa robe ou à elle -. Après un court silence pendant qu'elles s'installèrent, Cappie prit la parole. Milow savait qu'elles allaient entamer une longue discussion : toutes deux étaient bavardes.

- Un plan drague? Pas spécialement. Je m'apprêtais à partir, mais puisque tu es là, dit-elle en haussant les épaules. Et toi, que fais-tu en cette «belle soirée d'été»? ajouta-t-elle.

Milow secoua ses cheveux; quelques grains de sables s'y emmêlaient. Elle tourna la tête vers le centre-ville. Elle y vit toutes les lumières des lampadaires, des immeubles, des boutiques et même des premières boîtes de nuit qui commençaient leurs soirées chaudes. Plus à gauche au premier plan, elle remarqua un matériel spécialisé dans la pêche aux moules, mais personne n'y était. Elle regarda à droite pour vérifier s'il n'y avait personne, puis derrière et fixa Cappie, constatant que ce matériel était bel et bien à elle.

- Tu fais de la.. «pêche aux moules»? Questionna-t-elle en levant un sourcil.

Pour elle, c'était mauvais de pêcher sois-même les moules. Faut-il dire que Milow ne faisait jamais tout par elle-même. Elle commandait chez les traiteurs les plus coûteux pour avoir des produits de qualité; une très bonne consommatrice. Elle se mordilla les lèvres en signe de « La pêche aux moules, c'est pas trop mon truc tu vois. », de façon très.. superficielle. Oui, elle aimait le luxe contrairement à ses amis plutôt «libérés»; et oui, elle l'assumait très bien.